Du mercredi 27 au samedi 30 septembre 2017

Ces rencontres ont permis au groupe de se réunir dans une région où la peinture murale a été peu étudiée. Ce constat a poussé les membres à envisager la tenue d’un colloque aux Dominicains de Guebwiller en octobre 2019.


Strasbourg, 15 rue des Juifs


Strasbourg, pharmacie du Cerf

Les deux premières journées de visite ont été consacrées à Strasbourg avec tout d’abord un parcours à travers la ville pour découvrir les façades peintes, datant de différentes périodes. Autour de la cathédrale, plusieurs exemples de peintures réalisées dans un cadre privé ont également retenu l’attention du groupe. Dans l’ancienne Droguerie du Serpent de la rue des Hallebardes, abritant aujourd’hui une parapharmacie, des peintures des années 1340 représentent une Vierge à l’enfant, une Adoration des mages et des couples de musiciens dans les ébrasements des baies. Au 15 rue des Juifs, l’ancien hôtel des Joham de Mundolsheim, qui n’est pas accessible au public, conserve des peintures de la seconde moitié du XVe siècle. Même si plusieurs articles ont été consacrés à cet ensemble exceptionnel, soulignant des liens avec l’enluminure, l’iconographie, montrant notamment une mystérieuse femme assise, demeure partiellement incomprise. Place de la cathédrale, l’ancienne Pharmacie du Cerf abrite à l’étage des peintures en grisaille de la Renaissance. Elles illustrent le premier psaume de l’Ancien testament et sont accompagnées d’inscriptions latines. Elles auraient été commandées par un apothicaire protestant au graveur strasbourgeois David Kandel.
Le groupe s’est également rendu dans plusieurs églises strasbourgeoises : Saint-Thomas, la cathédrale Notre-Dame ou encore Saint-Pierre-le-Jeune, dont les nombreuses peintures du XIVe siècle ont été restaurées autour de 1900 par Carl Schäfer.


Baldenheim


Guebwiller

Une autre journée a été consacrée à la découverte de petites églises conservant d’intéressants décors comme à Baldenheim où les peintures de la fin du XVe siècle témoignent de l’influence des gravures de Martin Schongauer. Dans le Haut-Rhin, l’église fortifiée de Hunawihr a donné l’occasion d’observer le cycle de saint Nicolas daté des années 1490. Le reste de la journée s’est déroulé aux Dominicains de Guebwiller, l’un des hauts lieux de la peinture murale en Alsace. Les découvertes s’y sont succédé depuis le XIXe siècle et ont donné lieu à de nombreuses campagnes de restauration. Dans cet édifice érigé au XIVe siècle, on peut observer des peintures contemporaines de la construction mais également du XVe siècle et jusqu’à l’époque baroque. Différentes techniques de restauration ont été expérimentées au fil des décennies et plusieurs peintures sont encore masquées sous le badigeon.
La dernière journée amena le groupe à découvrir la petite église de Weiterswiller dont les murs sont entièrement couverts de peintures de la première moitié du XVe siècle. La nef montre d’un côté des scènes tirées de l’Ancien testament et en particulier de la Genèse et de l’autre la Passion du Christ avec de nombreux détails. Le mur oriental accueille un Jugement dernier tandis que le chœur est essentiellement consacré à la Vierge. Enfin, la polychromie architecturale a pu être évoquée à travers Saint-Etienne de Marmoutier et Saints-Pierre-et-Paul de Neuwiller-lès-Saverne où des faux appareils ont été dégagés et témoignent de l’importance de ces décors non figuratifs.

Anne Vuillemard-Jenn