Ce colloque international a pour objectif l’étude de la peinture monumentale en Bretagne de la fin de l’antiquité jusqu’à nos jours. Il réunira des chercheurs débutants ou confirmés en histoire de l’art, histoire et archéologie, des architectes, des professionnels de la conservation, de la restauration et de la valorisation.

Depuis bientôt un demi-siècle, les découvertes de peintures murales se multiplient en France, grâce à une meilleure attention portée à l’épiderme de l’architecture, les découvertes fortuites cédant le pas aux mises au jour « programmées » lors des travaux de restauration. Ce mouvement a provoqué un profond changement dans la connaissance de cet art monumental de la couleur. Si la présence de peintures murales, médiévales ou de l’époque moderne, à travers l’ensemble du territoire français est désormais acquise, leur émergence dans certaines régions doit être considérée comme un fait de première importance. Ainsi les nombreuses découvertes et restaurations effectuées depuis une décennie en Bretagne révèlent une peinture monumentale de qualité.

Le terme de peinture monumentale est préféré à celui de peinture murale, car il reflète mieux la diversité matérielle de cet art de la couleur. Il exprime non seulement la dimension architecturale de ce type de peinture, mais aussi la variété de ses supports. La pierre enduite ou badigeonnée de chaux constitue le cas le plus courant aux périodes médiévales et modernes, le plâtre et le ciment apparaissent pour leur part à la période contemporaine. Toutefois, d’autres matériaux supportant la couche picturale sont souvent négligés, comme la terre qui semble être couramment utilisée en Bretagne. Est-ce une particularité ou bien est-ce en cette région que le phénomène est mis en avant pour la première fois au sein de la communauté scientifique ? Il en va de même pour le bois. Les lambris peints sont d’une grande richesse formelle ou iconographique en Bretagne. Là-aussi, jusqu’où va la spécificité bretonne ? En revanche, le verre, depuis longtemps bien étudié, est laissé volontairement hors du colloque, ce qui n’empêche pas une approche des liens qui unissent vitrail (ou tout autre vecteur : statuaire, retable, …) et peinture murale, tant dans la production que dans l’intégration au décor polychromé de l’édifice.

Les communications porteront sur les peintures monumentales en Bretagne ou présentant des liens possibles avec la Bretagne (thématique, mode de réalisation, commanditaire, histoire ayant un rapport avec des oeuvres bretonnes). Elles s’articulent autour de trois thèmes qui s’interpénètrent en fonction d’une réalité qu’il est difficile de découper en entités indépendantes.

La découverte concerne le temps d’avant le chantier de restauration. Elle se propose de regrouper des communications s’intéressant aux sondages, aux études préalables, aux sources, aux découvertes fortuites ou programmées et aux études iconographiques ou stylistiques qu’elles induisent, aux décors masqués du fait des évolutions du culte ou des usages. Ont leur placeégalement les communications sur une oeuvre disparue attestée par une découverte de documentation.

La restauration est l’élément important dans le processus de conservation des oeuvres. Les communications qui traitent de ce sujet s’attachent à la compréhension de la pratique matérielle de l’oeuvre lors de sa création ou lors de ses modifications. Qu’apportent les techniques de restauration avec leurs spécificités liées aux matériaux ou leurs évolutions, mais aussi le travail en transversalité des différents spécialistes (conservateurs du patrimoine, conservateurs-restaurateurs, historiens de l’art, architectes, archéologues…) à la connaissance de la peinture monumentale ?

La valorisation ou le temps d’après chantier constitue l’aboutissement de la compréhension de l’oeuvre. Elle regroupe les communications qui évoquent aussi bien une nouvelle étape de l’étude iconographique, stylistique ou historique que la médiation avec ses technologies mises au service de la connaissance de tous ou encore le nécessaire suivi de maintenance qui aboutit à la notion de conservation préventive. La notion de valorisation s’adresse aussi aux oeuvres nouvelles ouvrant à des communications sur la création contemporaine (art sacré, murs peints, street art …) notamment sur les commandes de peintures monumentales (lien entre politique urbaine et soutien aux artistes).